Conjonctivite

06/05/2013 19:32

Qu'est-ce que c'est ?

La conjonctive est une membrane muqueuse qui recouvre l'ensemble de la partie apparente du globe oculaire, à l'exception de la cornée. Elle se réfléchit sur la partie interne des paupières au niveau des culs-de-sac conjonctivaux.

La conjonctive est exposée aux infections mais sa défense est solide. Les larmes, riches en anticorps, ont également un rôle de lavage et de dilution.

Causes et facteurs de risque

La conjonctivite à gonocoques (ophtalmie purulente néonatale) est devenue exceptionnelle depuis l'instillation systématique de collyres à la naissance. Elle était très grave car elle entraînait la cécité.

Une conjonctivite unilatérale dès les premiers jours de vie ou une conjonctivite récidivante doivent faire évoquer une sténose ou une imperforation congénitales du canal lacrymal. Le sondage est réalisé à l'aide d'un fin cathéter vers 4 ou 5 mois par l'ophtalmologiste.

Les conjonctivites de l'enfant peuvent être microbiennes, virales, allergiques ou traumatiques.

Les signes de la maladie

Les conjonctivites de l'enfant débutent par une sensation de cuisson ou de corps étrangers. Un larmoiement apparaît et la mère constate le matin une sécrétion jaunâtre qui agglutine les cils. Les conjonctives sont rouges surtout lorsqu'on éverse les paupières inférieures. Le "blanc de l'oeil" est souvent rouge aussi, surtout à l'angle interne.

Les conjonctivites microbiennes

Elles sont soit primitives soit la conséquence de la surinfection d'une conjonctivite traumatique ou virale.

La sécrétion est franchement purulente.

La petite boule de pus au niveau de l'angle interne de l'oeil inquiète souvent la mère...

Parfois, les yeux sont collés le matin au réveil par des sécrétions purulentes.

Une rhino-pharyngite est parfois associée.

Les germes responsables peuvent être identifiés par le prélèvement bactériologique du pus : streptocoque, staphylocoque, proteus etc...

Les collyres antibiotiques traitent rapidement ces conjonctivites à condition d'effectuer des instillations fréquentes toutes les heures ou les 2 heures.

Une pommade ophtalmique est utile pour la nuit.

Les conjonctivites virales

Les virus de type APC (adéno-pharyngo-conjonctivite) sont de plus en plus fréquents.

L'adénovirose de type 3 entraîne une fièvre, un malaise général, une pharyngite, une conjonctivite et de multiples petits ganglions cervicaux. La maladie dure 10 jours.

La kérato-conjonctivite épidémique due à l'adénovirus de type 8 est très contagieuse.

Il n'y a pas de sécrétion purulente. Par contre, le larmoiement et la photophobie (la lumière lui fait mal aux yeux) sont très marqués.

Il n'y a pas de traitement spécifique et seule l'instillation régulière de collyres antiseptiques est indiquée.

La guérison survient généralement en 3 à 4 semaines bien que certaines formes puissent évoluer durant des mois.

Certaines conjonctivites accompagnent la varicelle ou la rougeole.

L'infection herpétique est grave.

Les conjonctivites allergiques

Les conjonctivites "printanières" sont très difficiles à traiter.

Elles surviennent par poussées, le printemps ou l'été, pendant plusieurs années consécutives. Les garçons sont plus touchés que les filles à partir de 4 ou 5 ans.

La photophobie, le larmoiement et le prurit sont très intenses.

L'enfant a la tête baissée et se protège les yeux contre la lumière. Il ne peut s'empêcher de les frotter lors des poussées douloureuses.

Le traitement consiste en l'instillation de collyres aux corticoïdes en cas de poussée aiguë. Ces collyres doivent être utilisés avec précaution car ils favorisent le développement de surinfections virales, microbiennes ou mycosiques. Seul l'ophtalmologiste doit les prescrire car leur utilisation par des parents bien intentionnés, mais ignorants en matière d'ophtalmologie, risque d'entraîner de très graves ennuis (herpès cornéen notamment).

Les collyres sédatifs, à base de vasoconstricteurs faibles, sont suffisants dans les cas banals. Le collyre au cromoglycate disodique donne d'excellents résultats. De petites cures d'antihistaminiques sont utiles. La désensibilisation et la cryothérapie sont proposés. Les crises disparaissent à l'âge adulte.

Le coryza spasmodique se traduit par un écoulement nasal clair, un larmoiement intense et une conjonctivite folliculaire. Une allergie aux graminées est en général responsable de cette pollinose aiguë.

Les conjonctivites par pneumallergènes (poussières de maison, acariens, plumes, poils d'animaux...) sont fréquentes. Elles se traduisent par un larmoiement, une photophobie, une sensation de graviers sous les paupières.

Les conjonctivites traumatiques

La projection de sable dans les yeux sur la plage, un corps étranger (brin de paille, barbe d'avoine, poils de chenilles etc.) provoquent des conjonctivites. La conjonctive est rouge.

L'ophtalmologiste effectuera un lavage soigneux des culs-de-sacs et préconisera un collyre antiseptique.